vendredi 30 mai 2008
POISON DART SOUND SYSTEM
Le reggae est une musique qui est malheureusement souvent frappé par des drames. Dernier avatar en date, trois des membres du sound system POISON DART (Chris Rock, Tony Montana et Bumma Blaze) se sont fait dessoudés dans un bar d’Auburndale la semaine dernière. Il semblerait que l’on soit en présence d’un sordide rêglement de compte. Je profite de ce tragique évènement pour re-publier un portrait de ce sound system basé aux Etats-Unis qui était paru dans le numéro 75 de feu Ragga Magazine. R.I.P
Même si Poison Dart n’est pas le sound system le plus connu du moment, cette sono basée à Tampa Bay en Floride (USA) est unanimement respecté internationalement dans le petit milieu du business des sounds. Ainsi, Poison Dart a brillamment remporté le Rumble Champion 2003 aux Etats-Unis.
Quel est ton vrai nom et d’où t’est venu ton pseudo ?
Richard Salmon. Mon surnom date des années 80, quelqu’un en Jamaïque m’a appelé Kirky et ça m’est resté. Ensuite, j’ai rajouté le C pour cool : Kirky Cool
Quand as-tu commencé ton sound ?
En 1995. Auparavant, je jouais avec le Super G sound et lorsque j’ai bougé à Tampa Bay, j’ai décidé de monter ma propre sono.
Que signifie le nom du sound ?
On atteint toujours notre cible, comme une fléchette empoisonnée d’où le nom du sound.
Peux-tu décrire le style de Poison Dart ?
Nous savons exactement ce que les gens veulent. Notre sound est bâti pour les batailles et les clashs, mais nous aimons aussi faire danser les gens et leur donner du bon temps. On est aussi bien capable faire un clash et ensuite aller animer un mariage, le tout dans la même soirée. Lors d’un clash, nous jouons 99% de titres «foundations» et du dancehall alors que dans une soirée, on peut très bien passer de la soca, du roots, du hip hop ou de la calypso.
Comment te prépares-tu pour un clash ?
Tout d’abord, j’écoute des K7 live de tous nos opposants afin de voir où je mets les pieds. Lorsque je clashes dans un autre pays que les Etats-Unis, j’essaye de savoir ce qui fonctionne là-bas et ce qui rend fou les gens. Ensuite, je commande quelques plates dans le même esprit.
Quel est ton passage favori dans un clash ?
Le dub fi dub évidemment !!! C’est là que les grosses armes de destructions massives sont de sorties. Les titres que tu joues à ce moment sont souvent les plus importants d’un clash. Pour le public, c’est la cerise sur le gâteau. Les gens voient vraiment ce que tu as dans ta box, il est impossible de tricher.
Quel a été le voyage le plus éprouvant que tu as eu à faire pour enregistrer un dubplate ?
Une fois, nous sommes allés à Atlanta pour cut un dubplate de Beenie Man. Nous avions un studio portable et on a réussi à le coincer et à le faire enregistrer dans sa chambre d’hôtel juste avant l’un de ses concerts. Lorsque l’on a envie d’un plate, on ne se donne pas de limites.
Que penses-tu du fait qu’aujourd’hui la véritable star d’un sound system est le sélecteur et non plus l’artiste ?
Il ne faut pas oublier qu’un sélecteur peut être sous les feux de la rampe un soir et retomber dans l’anonymat dès le lendemain. Il ne faut jamais se reposer sur ces lauriers et toujours renouveler son stock de plates parce que, sinon, on peut aller au-devant de grosses déconvenues.
De qui tires-tu ton inspiration ?
De mon père. Lorsque j’étais jeune en Jamaïque, il était le sélecteur du sound Sir Richards Hi-Fi. C’est là que j’ai appris mon métier.
Peux-tu me citer un moment important dans l’histoire des sound systems et expliquer pourquoi ?
Je me souviens parfaitement du soir où King Addies a clashé Killermanjaro à Portmore en 1993. Aujourd’hui, il y a toujours une polémique pour savoir qui a gagné, mais on parle toujours de cet évènement.
Peux-tu me donner tes trois dubplates/specials classiques préférés?
Killing Me Softly des Fugees pour King Addies, un des premier titre non-reggae à tout déchirer dans un clash ; Rub A Dub Soldier, un classique de Killermanjaro et enfin le duo pour Bass Odyssey entre Sanchez et Cocoa Tea Since I’Ve Been Gone.
Penses-tu que le juggling est la meilleure façon de faire connaître de nouveaux artistes ?
Définitivement oui, les jugglings sounds ont l’habitude de faire des mix-tapes pour faire connaître leur travail. Ils mettent souvent dessus des nouveaux artistes qu’ils n’osent pas jouer lors d’une danse parce qu’ils sont inconnus. Cela donne donc une énorme exposition à ces interprètes.
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